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Publié le 21 juin 2024

EN 54-13 - Faisons le point sur quelques notions mal comprises

La norme NBN S 21-100-1 requiert une évidence de compatibilité de tous les composants utilisés dans un système de détection automatique d’incendie. Le moyen le plus simple de prouver qu’un système répond à cette norme est de disposer d’un certificat de compatibilité EN 54-13.

Les composants essentiels exigés par la norme NBN S 21-100-1(*1) doivent être du type I au sens de la norme EN 54-13(*2-. Un équipement classé type I sur le certificat est un équipement dont les fonctionnalités au sein du système ont été vérifiées lors de la certification du système. Ce composant doit répondre aux exigences de sa norme produit (série EN 54-*)(*3).

Il s’agit principalement d’essais environnementaux, tels que la résistance à la chaleur humide, au brouillard salin, aux vibrations, aux chocs, ou la compatibilité électromagnétique (EMC), … mais également d’essais de performances (chambre de feu, tunnel thermique, …) ainsi que d’essais fonctionnels.

Les composants de type I non couverts par une norme produit doivent répondre aux exigences des normes EN 50130-4 et EN 50130-5. ANPI réalise ces essais selon des normes d’essai dédiées et sous accréditation dans ses laboratoires.

Les composants optionnels eux, sont classés comme équipements de type II au sens de la EN 54-13. Un équipement classé type II sur le certificat est un équipement dont les fonctionnalités au sein du système n’ont PAS été vérifiées lors de la certification du système. Pour ces équipements, il a seulement été vérifié que leur connectabilité était compatible et qu’ils n’empêchaient pas le fonctionnement correct des équipements de type I du système. Cela pourrait signifier que ces composants ne fonctionnent pas correctement pour l’usage que l’on en attend (une imprimante qui n’imprime qu’en caractères mandarins ou un caractère sur trois), mais au moins on peut être certain qu’elle ne pourra en aucun cas provoquer des perturbations sur le système de détection. Attention : parmi ces composants de type II, on retrouve également la GTC (gestion technique centralisée), la GTB (gestion technique du bâtiment), le BMS (Building management System) qui sont des systèmes de gestion de techniques centralisées qui n’ont pas de norme dédiée, pas d’exigences d’essais de laboratoire, pas de règles de performances à respecter, et qui ne sont vérifiés par aucun laboratoire tierce partie. Lorsqu’on retrouve une exigence dans la norme d’installation NBN S 21-100-1 ou dans un texte orciel (Annexe 6 de l’arrêté royal du 7 juillet 1994 fixant les normes de base en matière de prévention contre l’incendie et l’explosion auxquelles les bâtiments doivent satisfaire, communément appelé « Normes de base », qui demande d’avoir un report d’alarme dans un « poste central de contrôle et de commande »), une GTC, une GTB, un BMS seuls ne sursent pas, un équipement de contrôle et de signalisation (ECS) certifié EN 54-2 ou un tableau répétiteur de type I vérifié selon les points pertinents de la EN 54-2 est un prérequis.

Une autre spécificité qui doit être éclaircie, c’est la possibilité d’utiliser dans une même installation des composants qui font partie de certificats disérents, mais concernant un ECS identique pour les systèmes filaires ou une base de communication (gateway) identique pour les systèmes non filaires. Étant donné que la norme EN 54-13 porte sur les liaisons entre le central et ses composants, il n’y a pas de raison, pour autant bien entendu que tous les prérequis (courants, protocoles, …) soient satisfaits, pour ne pas permettre cette approche.

En outre, il y a lieu de savoir qu’il existe une différence fondamentale entre la norme EN 54-13 de 2005 et la norme EN 54-13 de 2017, qui concerne l’exigence de prise en compte du défaut partiel. Les certificats EN 54-13:2005 arrivent à échéance le 23/10/2024 et l’application de la EN 54-13:2017 requiert le respect des exigences de la Notice Technique ANPI NTN 179-L:2021 qui pallie les manquements de la version EN 54-13:2017 qui seront implémentés dans la nouvelle norme européenne EN 54-2. Mais le blocage au sujet des critères pass/fail des annexe ZA n’est toujours pas résolu et bloque la sortie des normes européennes, dont la EN 54-2 fait partie.

Attention donc aux certificats d’origine étrangère qui pourraient se révéler d’un niveau d’exigence moindre par rapport à celui de la marque BOSEC.

Enfin, en ce qui concerne les inspections sur le terrain, il n’est pas toujours évident de savoir quelles sont les exigences d’application ou non de la norme EN 54-13 qui a été implémentée pour la première fois dans l’addendum 3 de 2008 de la norme NBN S 21-100:1986. De même que pour la partie détection automatique d’incendie utilisée dans une installation d’extinction automatique, ou encore en cas de remplacement de composants qui ne sont plus disponibles chez le fabricant, les réponses à toutes ces questions se trouvent dans la Notice Technique ANPI NTN 164-I qui est en cours de révision et que vous pourrez découvrir dès la rentrée de septembre 2024.
 

[*1] NBN S 21-100-1:2021 - Systèmes de détection et d'alarme incendie - Partie 1 : Règles pour l'analyse des risques et l'évaluation des besoins, l'étude et la conception, le placement, la mise en service, le contrôle, l'utilisation, la vérification et la maintenance

[*2] NBN EN 54-13:2017 - Systèmes de détection incendie - Partie 13 : Évaluation de la compatibilité et de l'aptitude au raccordement des composants d'un système

[*3] Pour en savoir plus à ce sujet, voir notre article dans Fire & Security Alert Magazine n° 32, septembre 2023, pp. 52-53

Photo : Destina / Adobe Stock

 

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